Marianne a 31 ans. Elle vient d’un petit village de 300 âmes dans la campagne tarnaise.

Petite, elle partait à cheval avec sa soeur pour prendre l’air. Quand elle tombait, sa soeur la ramassait et la remettait en scelle. Alors toutes les deux, elles se disaient qu’elles n’avaient pas mal et elles repartaient, cheveux et chevaux au vent.

Après le bac, elle fait une licence de sociologie parce que c’est ce qu’avait fait sa grande soeur pour devenir professeur des écoles. Du coup, professeur des écoles, c’est aussi le plus grand rêve de Marianne. Le jour du concours d’entrée à l’iufm, Marianne et sa soeur se retrouvent dans la même salle. Comme la grande n’est pas reçue, la petite, « pour faire comme elle » le loupe aussi 🙂 .

Cet « échec » c’était ce qu’il fallait à Marianne pour réaliser que professeur des écoles, c’était pas vraiment son rêve. Elle prend son envol et se tourne vers le commerce et l’immobilier. Elle s’inscrit à un BTS professions immobilières, le chemin court pour obtenir la clé de ce qui s’est toujours trouvé au fond d’elle : créer sa propre boîte, dans l’immobilier.

Elle débute alors son alternance dans une agence immobilière, continue une fois diplômée mais très vite, Marianne se demande pourquoi elle ne travaillerait pas plutôt pour elle. Alors avec une collègue de travail, elles démissionnent et décident de monter leur propre agence immobilière dans la campagne toulousaine. Marianne a 23 ans. Commence alors des années de joies, de travail, de doute, de travail, de succès, de coups durs, de travail, d’épanouissement :  des années d’entrepreneuse. 

Au bout de six années, Marianne a envie  de stabilité, de faire un peu moins et de gagner plus. Elle vend ses parts à son associée et retrouve le chemin de salariat. Mais très vite, elle s’ennuie. Elle connaît son métier, elle connaît sa ville…les défis quotidiens de son rôle de cheffe d’entreprise lui manquent. Marianne tourne en rond. 

Alors avec une amie, elles décident de partir loin. Loin où ? Le choix s’arrête sur la Martinique.

Depuis 5 mois, Marianne vit une expérience exceptionnelle, difficile parfois, mais souvent heureuse et surtout inoubliable à 8000 km de ses proches. Elle dit se découvrir dans les moments de joie comme de doute. Marianne est sortie de sa zone de confort. Tout reste à écrire !

Cette expérience lui a donné le goût de l’aventure. Un petit feu s’est allumé en elle. Demain ? Un tour du monde, peut être… Rien de défini. Il y a des moments dans la vie où il est nécessaire de reprendre son souffle, réapprendre à se connaitre, se souvenir de ce qui nous a fait vibrer. Retrouver son équilibre pour pouvoir s’élancer à nouveau. C’est ce que vit Marianne.

Pour le moment, d’un point de vue professionnel, il lui est difficile d’avoir des certitudes sur ce qu’elle est prête à donner et entreprendre. Mais au fond, elle sait qu’elle finira par se relancer dans un projet, à deux sans aucun doute car c’est ce qui la stimule et la fait se dépasser. 

Et puis, il faut être deux pour remonter en selle. 

 

Une peur ? Décevoir les gens que j’aime et que les gens que j’aime me déçoivent.

Un rêve ? Une vie de famille simple et heureuse, en accord avec moi-même et mes aspirations.
Un échec ? Pas d’échec, des difficultés qui font apprendre et des événements qui arrivent à des moments plus ou moins opportuns dans la vie.
Une réussite ? Avoir réussi à persévérer malgré les difficultés, car c’est dans l’ inconfort qu’on apprend le plus.
Un regret ? Avoir créé mon entreprise trop jeune, m’être laissé atteindre par la charge mentale que cela implique. Avec le recul, c’était une incroyable et grande aventure.
Une héroïne ? Mike Horn au féminin, elle n’existe pas mais j’aimerais bien qu’elle existe… (ndlr elle existe et elle s’appelle Sarah Marquis)
Une manie ? Fermer les portes des placards avant de dormir sinon je n’arrive pas à m’endormir.
Un livre de chevet ? « Et si c’était vrai… » Pas un livre de chevet mais le premier livre que j’ai réussi à lire sur la route des vacances en voiture à 14 ans et qui a guéri mon mal des transports !
Une musique ? I’m free de Stevie Wonder. Une chanson qui remonte à un spectacle de fin d’année, je devais avoir 10 ans. Je connaissais vaguement la signification de ce mot mais je me souviens avoir été transportée par une sensation de liberté et de joie sur scène. C’est un sentiment que j’arrive encore à ressentir aujourd’hui lorsque je l’écoute.
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Pour participer, aucune condition. Il suffit juste d’être vous ! Et de nous accorder un peu de temps pour une interview 😉

 

Un portrait signé Sophie Astrabie.