Valentine est sage-femme et Isabelle est femme, tout simplement. Elles sont aussi beaucoup d’autres choses car face à ce qui ne va pas, elles décident d’agir. Alors forcément ça remplit vite un CV cette affaire.

Mais leur point commun se trouve ailleurs. Dans un appartement plus exactement un appartement dans lequel elles vivent en colocation. Du moins, à la base…

Un jour, par curiosité, Valentine se rend dans un centre de bien-être dédié aux femmes et en parle à Isabelle. En retour, Isabelle lui raconte sa découverte, quelques semaines plus tôt, d’un centre de santé moderne et professionnel. 

Au fil de leur discussion, elles se disent qu’en fait, l’idéal serait un centre qui fasse les deux : le bien-être et la santé. Mais ce lieu n’existe pas. Les femmes sont insuffisamment accompagnées de la puberté à la ménopause alors que pourtant c’est elles qui doivent gérer la contraception du couple, elles encore qui portent le poids des grossesses non désirées ou de celles qui se font trop désirer… Elles enfin, qui affrontent la dépression du post partum qui touche 15% des femmes. Du moins celles qui en parlent.

Alors comme elles trouvent que ça serait génial ce lieu qui n’existe pas encore, elles décident de se lancer dans ce projet fou : créer le premier réseau de centres de santé holistique dédié à la femme en France.

Fou parce qu’elles sont deux femmes qui veulent entreprendre dans le domaine de la santé sur un projet entièrement féminin… et que cette phrase à elle seule ressemble déjà à une course de sauts d’obstacles. En feu. Avec des alligators. Et une dictée de Bernard Pivot à la fin.

Car on vit dans un monde où la santé aussi, a été pensée par des hommes pour des hommes (Sciences et Vie en parlait ici ), qu’il est plus difficile pour des femmes d’entreprendre (La Tribune en parlait ) et que santé et business sont deux mots qui ne vont pas si bien ensemble.

Alors que bon. À côté de ça, une consultation chez un gynécologue dure en moyenne 20 minutes et coûte 70€ à Paris.

Mais tout ce que je vous raconte là, Isabelle et Valentine ont déjà commencé à l’expliquer sur leur Instagram Jeen. C’est franchement intéressant mais surtout, cela permet de mieux comprendre le fonctionnement de notre société et les inégalités qui en découlent.

Il y a quelques mois, Isabelle et Valentine ont proposé un questionnaire pour recueillir le ressenti des femmes. Elles ont obtenu 2000 réponses. Les femmes auraient donc des choses à dire et Jeen, des solutions à leur apporter. Depuis, elles ont fait leur business plan et ont finalisé leur offre.

 

Alors, Jeen qu’est-ce que c’est ?

 

C’est un lieu commun pour tout le parcours santé de la femme. Un lieu avec des praticiens convaincus et forcément bienveillants, qui partagent la même vision des choses en plus du dossier médical de la patiente. C’est un lieu de vie surtout, où l’on trouve les réponses à toutes les questions qui surgissent au cours de notre vie, un lieu où on peut se retrouver et échanger ensemble sur le quotidien de la femme. 

 

Aujourd’hui, si on vous parle de ce projet c’est parce qu’il nous semble qu’il faut en parler. Et ce n’est pas la phrase la plus intelligente de l’article, mais est-ce que ce ne serait pas la plus logique ? 

L’idée de Valentine et Isabelle  est géniale mais sa réalisation n’est pas simple. La santé en France se doit d’être égalitaire et ce projet à priori ne l’est pas, puisqu’il concerne uniquement les femmes.

Il semblerait suffisant de prouver que créer un lieu essentiellement pour les femmes dans un monde où la balance ne penche pas vraiment en leur faveur soit déjà en soit égalitaire, mais nous savons par expérience qu’il faut se méfier des évidences.

Pour nous, l’idée n’est pas simplement géniale, elle est nécessaire et révolutionnaire. Il faut que les femmes, qui ont leurs règles, une grossesse, un enfant, l’envie d’avoir un enfant, pas du tout envie d’avoir un enfant, la ménopause, tout ça plus tout ce qui en découle, puissent avoir accès à des soins adaptés. 

Surtout, il faut que les femmes cessent de ne pas prendre soin de leurs corps à qui elles demandent pourtant tant de choses.

parce que c’est trop loin,

trop cher,

trop de perte de temps,

trop de transport,

trop d’infantilisation,

trop stressant,

trop de gêne,

trop compliqué,

trop d’incompréhension,

dans trop longtemps pour un rendez-vous urgent,

trop culpabilisant,

trop de gestes déplacés,

trop de paroles déplacées,

pas assez simple.

Simple comme un lieu de santé holistique pour les femmes. Simple comme Jeen.

 

 

 

  заказать бесплатную дебетовую карту