« La prise de décision est une processus cognitif complexe visant à la sélection d’un type d’action parmi différentes alternatives. »
Complexe donc.
Pour certains, prendre une décision relève d’un vrai casse tête quand pour d’autres, cela se fait presque instinctivement. Sommes-nous réellement inégaux face à ce processus ? Sans doute. Pour ma part, j’ai un mal fou à choisir entre de la pistache et de la fraise devant le regard inquisiteur du marchand de glace.
Or la non prise de décision nous laisse souvent dans une sorte de latence qui ne nous rend pas heureux. Et c’est vrai, tant que je n’ai pas décidé du parfum, je n’ai pas ma glace.
Alors comment faire pour être plus efficace dans ce processus de décision ? Et quels sont les outils pour nous aider à décider et donc, à avancer ?
En cherchant un peu, en demandant autour de moi et en réfléchissant à mes propres méthodes, j’ai trouvé quelques pistes.
- Se décider, chaque jour.
À l’adolescence, j’ai eu l’opportunité d’intégrer un cursus de sport étude. Étant donné que je me voyais déjà devenir championne internationale de basket (au moins), j’en avais très envie. Sauf que pour cela, il y avait quelques sacrifices : quitter mon collège, ma maison, mes amis et ma famille. Alors chaque jour, je me suis mise à écrire ma décision en fonction de mon ressenti sur la journée. « Si aujourd’hui je devais décider, ma réponse serait… » et je notais « oui » ou « non » sur mon agenda. À la date butoir, j’ai compté les oui et les non, et j’ai décidé.
- Les pour et les contre.
Tracer un trait au milieu d’une feuille et noter d’un côté les avantages d’une décision et de l’autre, ses inconvénients. Sûrement l’un des processus le plus connu… même s’il pourrait rendre fou un marchand de glaces. Cependant, ce n’est pas parce que cette méthode est évidente qu’il faut pour autant la minimiser. Elle a ses avantages 😉
- Demander l’avis à son entourage.
Quand j’ai demandé à mon entourage comment ils faisaient pour prendre une décision, certains m’ont dit « en demandant à mon entourage ». CQFD. Mise en abyme totale. Cependant, prendre l’avis des autres ne marchent pas à tous les coups. Demander l’avis à un chirurgien cardiaque pour une opération du cerveau n’est pas le plus utile. Il faudrait donc se limiter à une personne, qui plus est, sensible au sujet, car en récoltant trop d’avis, on revient au point de départ.
- (Se forcer à) réduire son temps de réflexion.
On a souvent l’impression qu’une décision ne se prend pas à la légère et qu’il faut forcément l’intellectualiser. Alors que pas vraiment. Un ami m’a dit qu’une décision se prenait en moins de cinq secondes et depuis, c’est ce que j’essaie de faire. Et c’est vrai qu’après tout, en 5 secondes ou en mille, on a autant de chance de se tromper. Puisque soit on se trompe, soit pas. CQFD bis.
- La théorie des 20 secondes.
La décision, c’est aussi une forme de motivation. Le chercheur Shawn Achor affirme que 20 secondes est le délai décisif pour se mettre à faire quelque chose ou non. Il appelle cela, l’énergie d’activation. L’énergie d’activation, qu’est-ce que c’est ? C’est un peu l’idée du philosophe Lao Tseu : « Même un voyage de mille kilomètres commence par un premier pas. » . Et ce premier pas – le plus difficile – c’est l’énergie nécessaire pour enclencher une activité.
Traîner sur les réseaux sociaux ou regarder la télévision : énergie d’activation = zéro.
Aller courir un samedi matin, commencer un projet en partant de zéro, apprendre l’allemand : énergie d’activation = (très) élevée.
Sauf que. Après une heure sur Instagram globalement, on est moins satisfait qu’après une heure de course à pied.
Alors, que nous propose Shawn ? Pour prendre une nouvelle habitude, l’idéal est de raccourcir de 20 secondes le temps nécessaire pour débuter le comportement souhaité et de rallonger de 20 secondes le temps nécessaire pour débuter le comportement à éviter.
Par exemple, mettre ses chaussures au pied du lit, avoir son sac prêt = diminution de l’énergie d’activation.
Éteindre son téléphone pendant son travail, mettre les applications chronophages dans un dossier en dernière « page » de notre écran = augmentation de l’énergie d’activation.
Prendre conscience de ce processus des 20 secondes, c’est déjà (presque) un premier pas. Décider, c’est avancer.
Et puis pourquoi pas s’entrainer sur une journée ? Prendre toutes nos décisions en 5 secondes et observer le résultat.