Le 23 février 2021, le gouvernement a annoncé la gratuité des protections hygiéniques pour les étudiantes à partir de la rentrée prochaine. Aussitôt une déferlante de réactions a envahi Internet.

Dans la vie, il y a une chose que je déteste faire mais que je ne peux pas m’empêcher de faire : jeter un œil aux commentaires sur Internet (je sais que vous savez). À part perdre son temps et sa foi en l’humanité, je ne vois pas à quoi ça sert. Mais je le fais. Bon.

Ce que j’ai vu dans ces commentaires n’était pas terrible. Fiona Schmidt a d’ailleurs fait un post sur ces réactions. Beaucoup de gens sont convaincus que les femmes vont abuser de la situation. Bizarre. “On va se coller 3 serviettes et 4 tampons à la fois pour BIEN profiter” suppose Valérie Rey-Robert.

D’autres arguent qu’elles, elles se sont payées leurs protections sans pour autant être riches. J’ai trouvé ça étrange de ne pas souhaiter que les autres ne galèrent pas autant que nous ayons galéré. Mais bon.

Josiane a calculé que la protection pouvait revenir à 9 centimes. Ce qui, selon elle, semble être une affaire.

Et puis Fritz nous rappelle avec pertinence que “c’est nous qu’on paie”. Je lui rappelle au passage que “c’est nous qu’on paie aussi”. Voilà.

Toutes ces réactions sont humaines. Au fond, on peut penser cela en premier lieu. On peut ne pas comprendre, se sentir biaisée de ne pas avoir pu bénéficier de cet avantage, imaginer que certaines vont faire des stocks de tampons dans leur chambre, penser que l’aide alimentaire est au-dessus de tout ça. 

On peut.

On peut aussi se demander pourquoi ça nous dérange tant en se remettant en question. Ce que j’ai fait.

 

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Les règles déjà. Depuis un certain temps je lis beaucoup les mots “tabou” et “règles” dans la même phrase. Et c’est bizarre, non, ces deux termes, l’un à côté de l’autre. Quel tabou ? 

Adolescente, je n’ai jamais ressenti de gêne au moment de déposer mon paquet de tampon sur le tapis roulant d’une caisse de supermarché. Toutes les filles ont leurs règles me disais-je quand l’idée de dissimuler cette boîte sous une botte de poireaux me traversait l’esprit. Ce “toutes les filles” me rassurait. Comme si la honte n’appartenait qu’au petit nombre.

Et puis j’ai repensé à mes premières règles. J’avais 12 ans.

Je me souviens parfaitement du jour de cette découverte sanglante comme je me souviens parfaitement du Wall Trade Center qui s’écroule. Et sans doute était-ce à quelque chose près le même drame. Une innocence qui part en fumée.

Je me souviens du papier toilette enroulé à la hâte autour de ma main pour le placer discrètement dans ma culotte. Ce papier, c’est le temps supplémentaire qu’une fillette s’octroie pour prendre son courage à deux mains et annoncer à sa mère qu’elle a ses règles.

Ce papier, finalement, c’est peut-être l’allégorie de la honte.

Mes règles, au moins une fois, m’ont mise mal à l’aise. 

 

Venons-en à la précarité menstruelle. Je fais partie de celles qui ont la chance de voir ce « budget règles » comme une goutte d’eau dans la masse de leurs dépenses mensuelles. Quelle précarité ?

Et puis je me suis souvenue de l’étudiante que j’étais, cette étudiante qui attrape le paquet de tampons le moins cher du rayon et qui ne s’attarde pas sur le concept de “flux”.  “Flux abondant”, c’est bien. Ça durera plus longtemps. 

L’inconfort finalement, c’est une forme de précarité.

Mes règles, au moins une fois, m’ont coûté cher.

 

Ce qui me fait dire que tout ce bruit et ces décisions autour des règles sont nécessaires et que nous devons continuer d’en parler, même si cela nous semble (encore) impudique. Même si cela ne touche qu’une minorité.

Nous devons allouer ces 15 millions d’euros pour que les étudiantes ne paient pas leur protection. (Fritz, on te rassure, ces 15 millions, c’est pas que toi). Parce que 15 millions, en vrai, sur le budget d’un pays, c’est rien.

La honte en revanche, c’est beaucoup. Et elle ne doit pas être portée par un petit nombre. Ce petit nombre qui a ses règles ET ne peut pas se payer un peu de confort.

Pour cela, nous avons également besoin de l’aide des marques. C’est pourquoi Pantys, une marque de culottes menstruelles éco-responsables et lookées qu’on adore, s’engage contre la précarité en offrant des culottes à des associations à chaque partage sur les réseaux sociaux. On valide évidemment !

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Pour comprendre la précarité menstruelle, il faut savoir combien coûte les règles dans la vie d’une femme.

En 2017, la BBC a estimé à 1550 livres sterling le coût moyen pour une femme tout au long de sa vie.

Le Monde vient de se prêter à l’exercice en suivant la logique suivante :

  • Une période moyenne de 5 jours de règles (selon le Collège National des gynécologue et obstétriciens français CNGOF)
  • Une recommandation de changer de protections toutes les 3 à 6 heures.
  • Un prix moyen sur les serviettes et tampons selon les données de LSA.
  • Les antidouleurs (souvent en auto médication)

Cela permet d’arriver à un montant de 10€ par cycle. 

Âge médian premières règles : 13,1 ans

Âge médian ménopause : 51 ans

38 ans de règles, soit (grossièrement) 912 cycles.

Les règles, une goutte d’eau dans le budget ? Maintenant on sait.

 

On vous en parlait plus haut : connaissez-vous Pantys ? C’est une marque brésilienne de lingerie menstruelle écoresponsable certifiée B corp et maintenant disponible en France. En plus d’avoir créé une étiquette « empreinte carbone neutralisée », Pantys teste toutes les culottes cliniquement et gynécologiquement.

Et parce que toutes les femmes ont leurs règles, même celles qui sont en train de le devenir, Pantys s’adresse à chacune d’elles avec des tailles allant du 10 ans au 3XL.

Kits de premières règles, shorts de nuit stimulant la circulation, soutiens gorges d’allaitement, maillots de bains menstruels …  Foncez sur leur site , vous verrez, vous aurez hâte d’avoir vos règles !

 

 

 

 

 

Article rédigé par Sophie Astrabie.
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