Marine s’appelle Marine. Juste Marine, contrairement à son frère qui lui à trois autres prénoms. Elle a 33 ans et pour elle, cet âge est un cap au moins tout aussi important que le passage à la trentaine.
Marine vient de la ville rose, plus précisément d’une petite ville dans la campagne toulousaine.
De son enfance, Marine se souvient des vacances chez ses grands-parents dans leur maison de vacances à Cordes sur Ciel. Ce petit village juché au sommet d’une colline est l’un des plus beaux de France. Marine nous raconte que la création de cette cité aurait été présidée par les astres. Et c’est sans doute pour cette raison que son grand-père lui apprenait à observer les étoiles à la nuit tombée.
Quand on demande à Marine de nous raconter une anecdote marquante une idée lui vient aussitôt à l’esprit, mais elle hésite. “C’est très personnel” nous dit-elle. Finalement, elle se lance “après tout, c’est la vie des femmes”.
“Je m’en rappellerai toute ma vie, c’était comme un signe. Le jour de ma communion solennelle, cérémonie qui marque la sortie de l’enfance, un évènement inattendu s’est produit. Avant d’aller à l’église, je suis devenue une femme. J’avais 12 ans. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. C’était comme si Dieu me disait “Maintenant tu es une femme, mon enfant”.
Marine est diplômée d’un master en comptabilité et contrôle de gestion qu’elle a obtenu en 2011. Au cours de ses études, elle a eu la chance de faire une année d’Erasmus au Pays-Bas. Là-bas, elle a rencontré des personnes de tout horizon, issues de cultures si différentes…. Elle en garde un souvenir incroyable qui a probablement changé sa vie.
Aujourd’hui, Marine vit à Lille. Elle a pris la décision de tout quitter il y a cinq ans, pour venir s’installer à près de 900 km de sa région natale. Au départ, elle rêvait de trouver une opportunité à l’étranger, ou bien en France avec la possibilité de voyager. Une envie qu’elle gardait au fond d’elle depuis son Erasmus. Alors Marine saisit cette opportunité qui se présenta à elle : chez Promod à Lille.
Marine ne regrette rien. Lille, certes, c’est toujours la France mais dans cette ville frontalière, elle a rencontré des amis extraordinaires et surtout, le père de son enfant.
Marine a un profil financier. Elle a exercé en cabinet d’audit pendant 5 ans, mais aussi en entreprise pendant 3 ans. Elle a occupé des postes en contrôle de gestion, en audit et consolidation. Elle a aussi travaillé en fusions-acquisitions au sein d’un Big Four (ndlr : quatre plus grand groupes d’audit financier au niveau mondial). Aujourd’hui, elle fait une “pause” pour travailler sur un projet professionnel qui lui tient particulièrement à coeur. Elle rêve d’offrir aux femmes, la possibilité de s’autoriser à s’épanouir et pouvoir échanger sur leurs expériences.
Si demain elle n’avait aucune responsabilité, Marine aimerait faire un tour du monde en famille. Pourquoi pas commencer par l’Asie. Elle avait adoré la Thaïlande.
Une peur ? Celle de ne pas tout contrôler. Je suis une personne très organisée que ce soit dans la vie personnelle et professionnelle. J’ai tendance à anticiper des situations négatives ce qui ne m’aide pas tous les jours. Aujourd’hui je travaille beaucoup sur moi et je peux dire que j’ai réalisé de nombreux progrès !
Un rêve ? Mon rêve absolu c’est de voir les aurores boréales allongée dans la neige et de faire le ciseau.
Un échec ? Ma dernière expérience professionnelle. J’ai vécu une situation très douloureuse moralement et j’ai totalement perdu confiance en moi… Aujourd’hui, je dois me résigner et accepter cet échec.
Une réussite ? Avoir obtenu le BAC pour mon grand-père. Pour moi, c’était très important. Mon grand-père m’a beaucoup apporté lorsque j’étais adolescente et notamment, il m’a donné des cours de maths, de physique et d’anglais. Ce diplôme c’était quelque part un cadeau que je lui faisais pour le remercier pour tout ce qu’il m’avait apporté.
Un regret ? Celui de ne pas avoir assisté à l’enterrement de mon grand-père. Avec mon frère, nous avions 15-16 ans et nous n’avions pas la bonne adresse du lieu de la cérémonie. Personne ne répondait au téléphone. C’était horrible. Nous avons fini par trouver, je ne me rappelle plus comment, mais lorsque nous sommes arrivés la messe était terminée. Nous nous sommes précipités vers ma grand-mère en nous excusant. J’ai toujours eu au fond de moi le regret de ne pas avoir été présente pour elle à ce moment-là.
Une héroïne ? Ma mère, elle a toujours été un modèle de force pour moi. Ses parents étaient immigrés, venus du Portugal dans les années 60 et ne parlaient pas le français. Je sais qu’elle a eu une enfance très douloureuse car sa famille repartait de zéro et n’avait pas d’argent. Aujourd’hui, elle a une très bonne situation, elle s’est battue pour obtenir ce qu’elle possède et je suis fière d’elle.
Un dernier truc qui t’a inspirée ? L’ayurveda, c’est une médecine indienne qui permet d’atteindre l’harmonie entre le corps et l’esprit. Du coup, j’ai adopté un rituel dans ma vie en jeûnant au minimum 1 fois par mois afin d’éliminer les toxines de mon corps et me sentir mieux.
Une manie ? Je ne peux pas me coucher si la vaisselle de l’évier n’est pas faite ! C’est comme si tout devait être propre et rangé pour commencer une nouvelle journée
Une habitude ? Regarder mon fils dormir tous les soirs avant de me coucher. C’est un moment de sérénité.
Un livre de chevet ? J’en ai plein et tous les jours je me dis que je dois les lire, sinon je lis “La magie de voir grand” de David Joseph Schwartz.
Une musique : Coldplay – A Sky Full Of Stars. Je suis fan de ce groupe londonien.
Quelque chose à ajouter ? Que l’impossible est possible si l’on y croit. C’est ma devise en ce moment.
Vous pouvez écrire à Marine sur son adresse e-mail : marine.alari@gmail.com
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Un portrait signé Sophie Astrabie.