Quand je me suis assise devant mon ordinateur pour écrire mes vœux 2022, je me suis posée cette question : quelle est la meilleure chose à souhaiter aux gens, en fait ?

 

Ça m’a tout de suite fait penser à ma fille et à cette envie que j’ai, depuis sa naissance, de lui donner une confiance en elle solide. J’ai cette envie depuis son premier jour car j’ai l’impression que c’est ce dont j’ai le plus manqué. Avoir confiance pour oser. Oser parler à des inconnus, oser demander quelque chose, oser entreprendre, oser le ridicule, oser l’exceptionnel, oser m’exprimer, oser donner mon avis, oser me faire remarquer, oser rater.

 

Mais on ne peut pas donner confiance à un enfant en lui disant d’avoir confiance. On donne confiance à une enfant, en nourrissant son être de paroles valorisantes. Alors c’est ce que je fais dès que je peux. Je lui dis qu’elle est intelligente, drôle, belle, forte, intéressante, douée, vive. Je lui dis toutes ces choses et j’espère que dans cette liste, il y aura la parole, la phrase, le mot, auquel elle pourra se raccrocher toute sa vie quand elle sera sur le point de vaciller. 

 

Car même si j’ai beaucoup douté et même si je doute encore, même si j’aurais voulu que cette fondation soit plus solide en moi, il y a cette phrase qu’un jour ma mère m’a dite quand j’étais petite. Cette phrase qui m’a marquée et que j’ai peut-être choisie parmi toutes celles qu’elle a pu me dire, comme un feu que je garde précieusement au fond de moi.

 

“Le jour de ta naissance, j’ai ressenti une telle sensation de bonheur, quelque chose de si fort, de si exceptionnel…”

 

Je devais avoir 6 ans et je ne sais pas si elle a dit la suite ou bien si c’est moi qui l’ai inventée, mais j’en ai conclu que j’étais magique. J’en ai conclu que si ma mère avait ressenti ça à ma naissance, c’est que je devais être une personne exceptionnelle. Et j’ai beau savoir aujourd’hui que ce qu’elle voulait dire, c’est que ses hormones ont bien fait le taff, j’ai cette croyance ancrée en moi, parce qu’elle a été semée à un âge où tout s’enracine.

 

Et quand je doute, quand je perds confiance, quand je trouve tout nul chez moi, il y a cette lumière qui s’allume parfois. Cette croyance. Oui mais je suis magique. Alors ça va aller.

 

Je vous souhaite de trouver votre feu et de ne jamais le laisser s’éteindre. Je vous souhaite surtout d’allumer celui qui construira la confiance solide d’une petite fille.

 

 

 

Article écrit par Sophie Astrabie.