Si vous écrivez le nom de Béatrice de Montille sur un moteur de recherche, vous allez trouver qu’elle est la fondatrice de la marque de bijoux personnalisés Merci Maman. Si vous scrollez un peu vous apprendrez que son entreprise a été créée en 2007 et qu’elle a aujourd’hui des bureaux à Londres, Paris et Berlin. Mais si vous êtes en train de lire ces informations, je suis sûre que vous savez déjà que sa marque a décollé le jour où Kate Middleton a porté l’un de ses colliers, peu de temps après la naissance de son fils George.

Si vous fermez votre page Internet à ce moment-là, vous en conclurez que cette femme a eu de la chance. Et que la vie est une biche avec vous.

Mais en réalité Béatrice de Montille n’a pas eu de la chance. Elle a provoqué sa chance et c’est bien là toute la différence. 

À la naissance de son deuxième enfant, Béatrice quitte le grand groupe dans lequel elle travaille à Londres et décide de mener la vie qui lui permettra de concilier pro et perso. Merci Maman nait. 

Un jour, elle reçoit un mail d’une cliente qui lui fait une commande pour sa filleule. À la fin, il est écrit “Best Wishes, Pippa”. Entre les six personnes de l’équipe, c’est le grand débat : s’agit-il de Peppa Pig ou de Pippa Middleton ? Mystère… (Bon ok ça je l’ai inventé)

Pippa Middleton, la sœur de la princesse la plus scrutée du monde vient de faire une commande chez Merci Maman. Béatrice garde la tête froide. Sans doute pense-t-elle au test du Marshmallow, cette étude qui propose un deuxième bonbon à l’enfant qui aurait résisté à l’envie de manger le premier. Sans doute.

Béatrice ne fait rien. Elle se dit que peut-être un jour, Kate aura un enfant, et que c’est ça qu’il faut viser. Viser la lune comme dirait la philosophe Amel Bent, pas les astéroïdes qui gravitent autour.

Et c’est ce qui arrive. Kate tombe enceinte. 

Béatrice et son équipe réfléchissent aussitôt au bijou qui pourrait plaire à la princesse. Elles réfléchissent intelligemment et de manière stratégique. Au lieu de viser la Lune, elles commencent à élaborer les plans de la fusée : Merci Maman, ce sont des bijoux fantaisies. Aucune chance que Kate les porte lors d’une occasion officielle. S’il doit être photographié avec, ce sera donc par des paparazzi. C’est pourquoi le bijou doit être visible : il devient un sautoir.

Ensuite ce bijou, il faut bien l’envoyer quelque part.  Mais écrire “Kate Middleton – Buckingham Palace – London” sur un paquet, cela reviendrait à appeler “Julien” dans une maternité en 1987. Aucune chance.

Alors Béatrice adresse le cadeau à Pippa, avec un petit mot. Elle serait flattée si elle offrait ce présent à sa sœur.

Le temps passe et c’est bien la seule chose qui passe. Kate vit sa vie de princesse. Jusqu’au jour où, 6 mois plus tard, Béatrice reçoit le message d’une amie qui voit une discussion s’enflammer sur un blog : “Tout le monde est en train de chercher la provenance de ce bijou, je crois que c’est le tien”.

Cette fois encore, Béatrice ne dit rien sur le blog. À la place, elle s’empresse d’élaborer un plan d’action pour répondre à la demande qui va inévitablement arriver. Elle embauche des mamans de l’école de ses enfants et c’est parti. Six mois plus tard, l’effectif double. Aujourd’hui, Merci Maman c’est 50 personnes.

Le 8 février, Béatrice vous racontera cette histoire. Mais avec tous les détails et l’émotion de celle qui est allée chercher sa chance. 

 

 

 

Article écrit par Sophie Astrabie.