Cette année, nous nous unissons à Aigle pour célébrer nos icônes maternelles !
Tu es une icône.
Tu étais déjà là avant ma naissance à imaginer la forme de mes pieds. Si petits, si fragiles. Si parfaits. Bientôt, ils pourront tenir au creux d’une main. Un pied dans une main. Cette idée minuscule, à l’origine de la plus grande des émotions.
Tu étais là à attendre que j’arrive et puis je suis arrivé. À quoi ressemblait ta vie avant moi ? Peut-être ne le sais-tu déjà plus. Peut-être même, ne l’as-tu jamais su.
Avant tu étais. Maintenant tu es.
Tu es là quand il pleut, et même quand il fait beau. Tu es là à chacun de mes pas. Les grands comme les petits. Les pas qui sautent, les pas qui hésitent. Les pas qui courent et les pas qui ne veulent pas.
Tu es là pour mon premier jour d’école et même pour le dernier. Tu es là en automne, au printemps, en hiver et en été. Tu es là, dans un parc, à la plage ou dans un champ de blé. Tu es là, même quand il n’y a nulle part où aller.
Tu es là, près de moi. Et même, autour de moi.
Tu es mes souvenirs d’enfance. Les coquilles d’œufs dans les gâteaux, le sable dans les chaussettes, le dentifrice au coin des lèvres, la peau brune autour du maillot. Le bruit des flaques, l’odeur de la citronnelle, le vent dans mes cheveux et le goût de l’aventure.
Tu es une sensation bien plus qu’une réalité.
Tu es mon enfance. Imparfaite et unique. Universelle et précieuse.
Tu es là chaque seconde, même quand tu es loin de moi. Si tu ne me vois pas, tu peux m’imaginer : ma manière d’être au monde, mon pas décidé, mon avenir absolument pas tracé.
Tu es là pour mon bien-être. Tu me regardes pousser droit dans mes bottes et me sentir bien dans mes baskets. Tu es là aussi pour protéger ce qui m’entoure. Pour que j’entende toujours la mélodie de la nature. Le cri des mouettes dans le ciel, le son des vagues contre les rochers et les saisons qui naissent aux quatre coins du monde.
Tu es là quand je grandis et que je lâche la main. Tu es là tel un refuge quand le poids sur mes épaules enfonce mes pas dans la terre, un peu plus loin. Tu es là et tu marches avec moi, même quand il n’y a rien à dire.
Tu es là aujourd’hui et tu seras là demain. Même quand tu ne m’iras plus, même quand tu auras pris de l’âge, même quand, les jours de pluie, tu me paraîtras un peu plus terne. Peu importe, tu as le corps solide et le cœur élastique.
Tu es immuable même si ce n’est que dans mes yeux.
Tu es une icône même si ce n’est que pour nous deux.
Article rédigé par Sophie Astrabie.
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