©Maxppp/Valérie Vrel/PHOTOPQR/LA PROVENCE

Il y a quelques mois encore, on ne connaissait pas Sophie Calle. Et c’est formidable ce que la vie nous réserve parfois, n’est-ce pas ? Soixante cinq ans que cette femme existe, près de quarante qu’elle est une artiste internationale et voilà que la vie nous garde ce petit bonbon au fond du paquet jusqu’à maintenant.

Sophie Calle est une “artiste narrative”. Rien d’étonnant à cela quand on voit à quel point cette femme est un personnage romanesque. Mais l’est-elle vraiment ou a-t-elle tout fait pour le devenir ? Un peu des deux sans doute.

 

Parmi ses oeuvres que l’on aime le plus, on a voulu vous en raconter trois :

 

  • 1980 : Suite Vénitienne

Sophie Calle se met à suivre des passants dans les rues de Paris. « Je les ai photographiés sans qu’ils le sachent, pris note de leurs mouvements, avant de perdre leur trace et de les oublier », explique-t-elle. Des inconnus, au hasard, jusqu’à ce qu’elle rencontre Henri B., un homme dont elle suivra la trace jusqu’à Venise. Cette filature deviendra une oeuvre d’art entre reportage photo et carnet de voyage qu’elle nommera Suite Vénitienne.

 

 

  • 1983 : L’homme au carnet.

Juin 1983. Paris, rue des martyrs. Sophie Calle trouve un carnet d’adresses et décide d’appeler un à un tous les contacts de ce répertoire pour les interroger sur l’identité de son propriétaire. Grâce à leur témoignage, elle dresse un portrait de cet inconnu qu’elle publiera toutes les semaines, sous forme de feuilleton, dans Libération. Ce fameux Pierre D. la menace alors de poursuites pour atteinte à la vie privée avant d’arriver avec elle à un accord : Sophie Calle a l’interdiction de publier son travail tant que cet homme est en vie.

 

  • 2007 : Prenez soin de vous

« J’ai reçu un email de rupture. Je n’ai pas su répondre. C’était comme s’il ne m’était pas destiné. Il se terminait par les mots: ‘Prenez soin de vous’. J’ai pris cette recommandation au pied de la lettre. J’ai demandé à 107 femmes, choisies pour leur métier, d’interpréter la lettre sous un angle professionnel« , écrit Sophie Calle dans son texte de présentation. Parmi ces femmes, une sexologue, une journaliste, une diplomate, une anthropologie, une actrice, une comptable … et chacune d’elles l’accompagne avec sa propre expertise, dans le deuil de cette relation. 

 

On sait pas vous, mais nous, l’oeuvre de Sophie Calle nous a donné envie “d’artiser” nos vies. De voir dans nos petits échecs les signes d’une grande oeuvre et de prendre parfois la distance d’un spectateur dans les péripéties de notre quotidien. 

Si vous voulez en savoir plus sur Sophie Calle, écoutez l’émission L’heure bleue de Laure Adler ici.